Pour comprendre

La prothèse de hanche remplace l’articulation de la hanche lorsqu’elle est usée

Généralités

L’articulation de la hanche se situe à l’union du tronc et des membres inférieurs. Elle relie les os du bassin au fémur. Cette articulation comprend deux parties dont la forme permet un emboîtement sphérique à l’origine d’une grande liberté de mouvement et d’une grande stabilité.

Anatomie de la hanche

La tête fémorale s’emboîte dans la cavité cotyloïdienne. La forme de cet emboitement assure la stabilité de l’articulation. Cependant, la capsule articulaire, les ligaments et les muscles situés autour de l’articulation y participent également.

Qu’est ce qu’une prothèse de hanche?

Description

La prothèse de hanche ou PTH remplace l’articulation coxo-fémorale lorsqu’elle est usée. Dès lors que le cartilage articulaire à disparu il s’agit d’une arthrose de la hanche ou coxarthrose.

Il existe actuellement un grand nombre de prothèses, de formes et de tailles différentes. Cependant, toutes comportent deux implants indépendants l’un de l’autre : une pièce fémorale et une cupule cotyloïdienne.

L’implant cotyloidien se fixe dans le bassin à l’endroit du cotyle naturel. Il forme une cupule hémisphérique soit en polyéthylène, soit en métal (titane) fixée à l’os. Dans ce dernier cas, une autre pièce en céramique vient se place dans l’implant métallique. Elle constitue la surface de glissement de l’articulation prothétique.

La pièce fémorale comporte une tige fémorale ancrée dans le fémur. Une tête sphérique métallique ou en céramique (le plus souvent) viendra chapeauter la tige pour s’articuler dans le cotyle. Le diamètre de la tête joue un grand rôle dans stabilité de l’articulation. De ce fait, il autorise des mouvements d’une amplitude très semblable à celle de la hanche normale. 

Deux techniques permettent de fixer les implants dans l’os :

  1. Un ciment chirurgical
  2. Une repousse osseuse au contact de l’implant pour les prothèses sans ciment.

La prothèse de hanche cimentée

Le ciment chirurgical est un polymère acrylique que l’on applique dans les cavités osseuses à l’état pâteux avant l’insertion des prothèses. Il durcit par polymérisation en 10 minutes environ. Il permet la fixation des implants au squelette tout en harmonisant la transmission des contraintes entre l’implant et l’os. Ce moyen de fixation solide, autorise la reprise immédiate de la marche en appui complet.

la prothèse de hanche sans ciment

L’autre possibilité consiste à utiliser des prothèses sans ciment. Leurs surfaces spécialement traitées et revêtues d’hydroxyapatite permettent une repousse osseuse à leur contact. Elles sont enchâssées dans les cavités osseuses à frottement dur. Ainsi, l’os repousse progressivement au contact des implants en quelques semaines voir quelques mois. Ce temps est nécessaire pour assurer la stabilité définitive de l’implant. Parfois, on diffère la reprise de l’appui complet pour éviter une mobilisation des implants.

En résumé 

Que la prothèse soit cimentée ou sans ciment, les suites opératoires et les résultats sont généralement identiques.

Le choix du type d’ancrage dépend de nombreux facteurs tels l’âge, l’état osseux, les pathologies médicales associées et des habitudes du chirurgien.

Personnellement, j’utilise  le plus souvent des implants sans ciment avec un couple de frottement céramique/céramique.

PTH sans ciment

La mise en place d’une prothèse de hanche oblige à une section musculaire et tendineuse plus ou moins importante. De plus, celle-ci varie selon la voie d’abord choisie pour exposer l’articulation. Cette atteinte anatomique inévitable diminue la stabilité l’articulaire et augmente le risque de luxation.

Ainsi, le risque est plus élevé pendant les premières semaines après l’opération, le temps de récupérer la force musculaire. De ce fait, pendant cette période, il est primordial de respecter les restrictions de mouvements que les kinésithérapeutes vous montreront.

Avant l’intervention chirurgicale

Vous avez pris la décision de programmer votre prothèse de hanche à la clinique de l’Essonne et vous avez choisi votre chirurgien.

La secrétaire vous donnera des ordonnances pour réaliser un bilan sanguin préopératoire ainsi qu’une analyse d’urine. De plus, elle vous fixera un rendez-vous avec l’anesthésiste auquel il faudra montrer les résultats de ce bilan.

D’autre part, il est impératif avant l’intervention de consulter votre dentiste. En effet, il faut s’assurer de l’absence d’infection dentaire latente dont le réveil infectieux pourrait compromettre le succès de la prothèse de hanche. De même, il faudra consulter un cardiologue pour qu’il donne son accord pour l’opération sur le plan cardiologique.

Il vous faudra également faire quelques séances de rééducation (8 le plus souvent) chez votre kinésithérapeute avant l’intervention. L’idée est de renforcer vos muscles et d’apprendre à béquiller pour récupérer le plus rapidement possible après l’intervention. Cette mesure fait partie du programme de récupération rapide (RRAC) destiné à accélérer votre guérison.

Pour les prothèses de hanche en ambulatoire, on réalisera une radiographie de la hanche à l’agrandissement de 115% au service radiologie de la clinique avant l’intervention.

Transfusion

Le traitement de la coxarthrose par prothèse totale de hanche, entraîne une inévitable perte de sang pouvant nécessiter une transfusion sanguine. Toutefois, le plus souvent elle n’est pas nécessaire.

Dans des cas exceptionnels, il faudra parfois faire prélever votre propre sang quelques semaines avant l’intervention pour le stocker au Centre de Transfusion Sanguine à EVRY.  Cela permet de vous le transfuser pendant ou après l’intervention. Ce processus s’appelle «autotransfusion».  L’anesthésiste l’organisera parfois lors de la consultation préopératoire en fonction des résultats du bilan sanguin préopératoire et de votre état de santé.

En général, nous utilisons de l’EXACYL en parentéral pour diminuer le saignement. Parfois, l’anesthésiste vous prescrira de l’érythropoïétine pour corriger une anémie préopératoire.

Examens pendant l’hospitalisation

L’hospitalisation a généralement lieu la veille au soir de l’opération de la hanche. Par exemple, le mardi soir pour une intervention le mercredi.

En cas de prothèse de hanche en ambulatoire l’admission a lieu le matin même de l’intervention.

Nous mettrons à profit ce court délai pour réaliser et regrouper les examens préopératoires. Ainsi, on réalisera :

  • Une prise de sang et une analyse d’urine (ECBU)
  • Les radiographies complémentaires demandées par votre chirurgien.
  • Un lavage cutané la veille et le matin de l’intervention. Cette mesure est importante. En effet, elle vise à diminuer le risque d’infection postopératoire en réduisant la densité de bactéries sur votre peau.
  • Le matin de l’intervention, vous resterez à jeûn. Après un dernier lavage de la hanche à opérer, vous irez en salle d’opération.

Au cours de l’opération

La prothèse de hanche consiste à remplacer l’articulation usée par une articulation artificielle. Elle s’effectue sous anesthésie locorégionale ou générale. L’incision cutanée d’environ 10 à 15 cm siège au niveau de la face antérieure de la cuisse pour la voie d’abord antérieure.

C’est par cette voie d’abord, qui ne coupe aucun muscle, que j’accède à l’articulation de la hanche.

L’intervention se pratique sur table orthopédique, dans une enceinte ultra stérile, avec une protection antibiotique. Elle dure environ 1 heure 30. Après, l’intervention, vous rejoindrez la salle de réveil pour surveillance pendant quelques heures.

En principe, vous rejoindrez dans votre chambre dans le courant de l’après-midi. Ce délai est nécessaire pour la surveillance post-opératoire.

Vous aurez un pansement sur la face externe de la hanche. Exceptionnellement, vous aurez un drain d’aspiration pour 48 heures. Une administration personnalisée d’analgésiques soulagera les douleurs.

Après l’intervention chirurgicale

Dans votre chambre, vous serez couché sur le dos avec les jambes légèrement écartées et le membre opéré en rotation interne. Cette position a pour but d’éviter les luxations accidentelles de la prothèse. Vous pourrez cependant relever le dossier de votre lit, notamment pour les repas, et surtout BOUGER LES JAMBES.

Vous aurez des injections sous- cutanées d’anticoagulants pour prévenir les thromboses et des embolies pulmonaires. Dans les premiers jours post-opératoires, on réalisera si possible un écho Doppler veineux des membres inférieurs à la recherche d’une phlébite.

Cette anticoagulation durera jusqu’à la fin de la 6° semaine postopératoire. Elle nécessite une surveillance des plaquettes hebdomadaire.

Pendant cette phase postopératoire, pour les patients hospitalisés, le personnel soignant vous aidera pour récupérer au plus vite votre autonomie.

A cet effet, nous insistons sur le programme de récupération rapide (RRAC).

Nous déconseillons fortement l’usage du tabac pendant cette période. Nous vous encourageons vivement à bouger très souvent vos orteils et vos chevilles. Ces exercices simples activent la circulation veineuse et facilitent la récupération.

Rééducation – Retour à domicile – Vivre avec sa prothèse de hanche

Dès le premier jour postopératoire, vous recevrez la visite quotidienne d’un kinésithérapeute. Dans un premier temps il mettra l’accent sur la tonification des muscles du membre opéré. De plus il insistera sur la vigilance quant aux positions pour éviter une luxation. En outre, il vous aidera à mobiliser doucement la hanche opérée en flexion.

Les patients en ambulatoire marcheront en appui complet l’après-midi même de l’intervention en présence du kiné. Le retour à domicile s’effectue le soir même après la visite du Dr CHAMBERLIN.

Le lendemain de l’opération, vous pourrez vous lever avec le kiné et entreprendre la rééducation à la marche. Vous utiliserez un déambulateur, ou des cannes anglaises dont il faudra essayer de se passer au plus vite.

Votre chirurgien vous précisera l’autorisation d’appui sur le membre inférieur opéré. L’œdème du membre opéré est fréquent les premières semaines, il disparaît spontanément.

Vous pourrez quitter la clinique quelques heures ou quelques jours après l’intervention, dès lors que vous serez suffisamment autonomes.

Comment vivre avec une prothèse de hanche ?

Voici quelques conseils et principes à garder en mémoire:

  • Prévention de la luxation : Eviter absolument le mouvement combiné d’adduction flexion- rotation externe pour les abords antérieurs.
  • Exercices : Mobilisation régulière active et non forcée de la hanche en flexion extension et en abduction
  • Activités : Adapter vos activités. La prothèse de hanche est une pièce mécanique susceptible d’usure. Une fois la rééducation achevée, vous pouvez effectuer des promenades même longues en terrain peu accidenté. Vous pourrez pratiquer des sports tels que natation, vélo, ski (si vous savez déjà en faire). Éviter les sauts d’un lieu élevé.
  • Surveiller votre poids. Une surcharge pondérale est néfaste pour la prothèse.
  • Risque thromboembolique : Suivre scrupuleusement le traitement anticoagulant pendant 6 semaines après l’opération. Ce traitement nécessite impérativement des contrôles sanguins réguliers une fois par semaine (dosage des plaquettes).
  • Prévention de l’infection : Avertir vos médecins (traitant, dentiste, gynécologue, urologue, autres) que vous avez une prothèse de hanche. Lors de chaque intervention ou au moindre soupçon de foyer infectieux votre médecin devra vous donner des antibiotiques. Cela pour ne pas risquer une contamination microbienne de la prothèse par voie sanguine. Cette complication est rare, mais peut survenir même très longtemps après la mise en place de la prothèse.
  • Contrôle postopératoire : Vous reverrez votre chirurgien 6 semaines après l’intervention et éventuellement 3 mois plus tard. Ensuite, on recommande un contrôle clinique et radiologique tous les 2 ans.

Complications éventuelles des prothèses de hanches

Les complications des prothèses totales de hanche sont rares ; voici celles qui sont le plus couramment rencontrées :

Les thromboses veineuses

Elles peuvent compliquer 40% des arthroplasties totales de hanche (PTH). Avec une prévention bien conduite, celles-ci sont moins fréquentes et surtout se compliquent rarement d’une embolie pulmonaire.

Les luxations

Elles compliquent l’évolution de 1 à 2% des prothèses de hanche (PTH). Leur fréquence est plus faible après abord antérieur ou antéro-externe de la hanche qui ne coupe aucun muscle.

Les infections

Il s’agit des complications les plus graves après une prothèse de hanche PTH. Leur fréquence est inférieure à 1%. Les infections tardives sont rares mais toujours possibles plusieurs années après l’opération. En effet, toutes les situations où une bactériémie peut survenir (infection dentaire, urinaire, pulmonaire, etc.) favorisent cette complication. Elles nécessitent une nouvelle intervention chirurgicale et une antibiothérapie prolongée.

L’usure du polyéthylène et le descellement aseptique des implants

Ce sont des complications tardives traduisant « l’usure » de la prothèse. Leur incidence est de 5 à 10% à 10 ans de recul. Ces phénomènes peuvent nécessiter une nouvelle intervention avec changement des implants.

Actuellement, la suppression du polyéthylène par l’utilisation d’un couple de frottement céramique/céramique qui ne s’use quasiment pas semble l’un des meilleurs compromis pour les prothèses de hanche.

Les ossifications hétérotopiques péri prothétiques

Elles peuvent survenir dans 5 à 10% des prothèses de hanche et ont exceptionnellement des conséquences fonctionnelles. Un traitement anti-inflammatoire pendant 5 jours prévient ce risque en l’absence de contre-indication.

Les lésions neurovasculaires 

Elles sont rares. Généralement il s’agit d’une atteinte du nerf sciatique lors des voies externes et postéro externes, parfois du nerf crural. Ainsi, elles peuvent être à l’origine de faiblesses musculaires voir de paralysies. Leur récupération est souvent lente sur quelques mois et parfois incomplète.

D’autres complications sont exceptionnelles

Elles sont liées par exemple aux médicaments (allergie, ulcère gastroduodénal, hémorragie digestive), à la décompensation d’une autre pathologie (diabète, artérite, cardiopathie…), ou encore : rétention et/ ou infection d’urine, escarre, fracture de cheville, genou ou de fémur, inégalité de longueur des membres inférieurs et même décès.

Les voies d’abord pour prothèse de hanche

La hanche est une articulation profonde recouverte par les muscles les plus puissants de l’organisme. Ceux-ci assurent la stabilité et le fonctionnement de cette articulation nécessaire à la marche.

Pour mettre en place une prothèse de hanche, le chirurgien doit s’exposer suffisamment mais aussi préserver les muscles superficiels et profonds. En effet, leur section peut être source d’instabilité de la prothèse et également de boiterie à la marche.

Compte tenu de l’anatomie de la hanche, on peut réaliser 5 types d’incisions cutanées :

  1. L’abord antérieur de Hueter, celui que j’utilise en général
  2. L’incision antéro externe de Watson Jones
  3. La voie  externe de Hardinge
  4. La voie externe par trochantérotomie
  5. L’abord postérieur ou postéro externe de Moore.

1) La voie antérieure de Hueter

C’est la voie la plus antérieure pour aborder la hanche. Le patient est installé en décubitus dorsal souvent sur table orthopédique. L’incision descend de l’épine iliaque antérieure en direction de la tête du péroné sur une douzaine de centimètres. En arrière, le chirurgien laisse les muscles fessiers et le corps charnu du tenseur du fascia lata. En avant, il laisse le droit antérieur puis lie les vaisseaux circonflexes antérieurs et récline le muscle psoas iliaque. Un écarteur mis en place en avant  récline psoas et droit antérieur, un autre en arrière repousse l’ensemble des muscles fessiers.

On excise la capsule articulaire. On luxe la hanche en mettant le membre inférieur en rotation externe. La section du col fémoral donnera un très bon accès à la cavité cotyloïdienne naturellement antéversée de 20°. La préparation du fémur est un peu plus délicate et nécessite fréquemment un débridement de la capsule postérieure pour l’exposer.

Avantages de la voie antérieure

Cette voie de Hueter a pour avantage d’être particulièrement anatomique. En effet, elle ne touche pas au hauban fessier. Ainsi, les suites opératoires sont en général très simples et très rapides. Cependant, elle nécessite une table orthopédique et sa réalisation parfaite demande de l’expérience. C’est la voie d’abord que j’utilise en général.

Parfois, en fonction de l’anatomie de chacun, un fin rameau nerveux externe du nerf fémoro cutané peut être lésé. Cela entraine un déficit purement sensitif de la face antéro externe de la cuisse sur une zone d’environ 5 cm2.

2) L’abord antéro-externe

Moins pratiquée que la précédente, elle possède tous les avantages de la voie de Hueter (absence de section musculaire, récupération rapide, diminution du risque de luxation, possibilité de retirer un matériel d’ostéosynthèse du col fémoral). Toutefois, on ne peut pas l’étendre vers le haut. Sa réalisation nécessite idéalement une table orthopédique.

Elle diffère de la voie de Hueter par le fait qu’elle est un peu plus externe à 5 centimètre sous l’épine iliaque antérieure et qu’elle passe sous le corps charnu du tenseur du fascia lata. Elle permet également une bonne exposition de l’articulation.

Rééducation des voies antérieure et antéroexterne

Le retour de la fonction est rapide. Les luxations sont exceptionnelles et n’interviennent qu’en “ extension + rotation externe ”. Le patient lâche les béquilles rapidement entre le jour même et la 3eme semaine. Le patient garde parfois une canne pour ses sorties à l’extérieur pendant 3 semaines afin de prévenir une tendinite des fessiers.

3) La voie externe selon Hardinge

L’incision est externe en regard du grand trochanter. Après ouverture du fascia lata, on expose le grand trochanter. A son sommet s’attache le muscle moyen fessier, tandis qu’à la partie basse s’insère le muscle vaste externe. On profite alors d’une continuité fibreuse naturelle entre les fibres des muscles vaste externe et fessiers. Ainsi, on désinsère de la partie antérieure du grand trochanter une valve musculaire formée de la moitié antérieure du vaste externe et du 1/3 antérieur des fessiers.

Les risques

Ce geste peut provoquer à distance l’intervention des ossifications intramusculaires parfois source de douleurs. D’autre part, le risque est aussi de léser le nerf des fessiers car il passe environ 4 centimètres au-dessus du sommet du grand trochanter. Cette lésion entraîne une perte d’innervation de la partie antérieure des muscles fessiers source de boiterie et d’instabilité de la hanche. Certains chirurgiens préfèrent détacher une pastille osseuse sur le grand trochanter pour faciliter la réinsertion en fin d’intervention.

Ensuite, on récline en avant avec un écarteur cette valve musculaire permettant l’exposition de la capsule articulaire. L’ouverture de la capsule et la section du col fémoral permettent enfin l’accès à la cavité cotyloïdienne. La réinsertion solide des fessiers s’effectue en fin d’intervention.

Rééducation 

Cette voie d’abord n’entraîne que peu de luxation. Aussi, la prévention des luxations est moins stricte que dans une voie postéro externe. Le patient doit cependant garder les cannes pendant 1 mois jusqu’à la cicatrisation du tendon digastrique.

4) La voie externe avec trochantérotomie

L’installation est en décubitus latéral. L’incision cutanée est identique, longue d’environ 20 centimètres, externe, légèrement incurvée vers l’arrière pour suivre la direction des fibres du grand fessier. On incise l’aponévrose du fascia lata, puis en haut les fibres du grand fessier sont dissociées longitudinalement. On expose alors la face externe du grand trochanter, le muscle moyen fessier en haut et en avant, les muscles pelvis trochantériens en arrière et en bas le muscle vaste externe.

La trochantérotomie

Les partisans de la trochantérotomie ou section osseuse du grand trochanter estiment que ce geste permet l’exposition parfaite de l’articulation.

Cela s’effectue alors sans sacrifice musculaire mais au prix d’une ostéotomie du grand trochanter. Celle-ci consolide idéalement en 45 jours. Après avoir libéré l’insertion haute du vaste externe, la section du grand trochanter s’effectue au ciseau à frapper de 25 mm en essayant de respecter l’insertion de tous les muscles pelvis trochantériens. Seul le carré crural reste attaché au fémur. Avec une pince forte, on soulève le grand trochanter pour le refouler en arrière. Quelques broches de gros calibre plantées dans l’os iliaque au-dessus du cotyle permettent alors son maintien.

On excise la capsule articulaire capsule totalement. La luxation de la tête fémorale se fait vers l’avant. La jambe du patient passe en avant de l’autre jambe, et pend verticalement, la voûte plantaire dirigée vers le sol. On coupe le col fémoral à la scie oscillante selon le planning préopératoire. La préparation du cotyle est particulièrement simple car l’exposition est remarquable. Pour certains c’est la voie à privilégier en cas de prothèse complexe, notamment lors des dysplasies ou des reprises de prothèse.

La fixation du grand trochanter

En fin d’intervention, une fois la prothèse de hanche (PTH) en place et la hanche réduite, on réinsère le plus solidement possible le grand trochanter à l’aide de 3 ou 4 fils d’acier. La position initiale du grand trochanter peut être modifiée pour corriger une malformation majeure de l’extrémité supérieure du fémur ou une importante dysplasie cotyloïdienne.

Avantages et inconvénients de la trochantérotomie

La trochantérotomie, qui offre une excellente exposition de l’articulation, a aussi des suites post-opératoires plus longues. En effet, on autorise l’appui complet qu’après 6 semaines pour limiter le risque de pseudarthrose (absence de consolidation du trochanter). Cette complication n’est pas rare et nécessite parfois une reprise chirurgicale délicate.

Pour limiter ce risque, la trochantérotomie a plusieurs variantes. Ainsi, certains chirurgiens tentent de préserver une continuité entre le vaste externe et les fibres du moyen fessier afin de diminuer les risques d’ascension post opératoires du trochanter. D’autres ne sectionnent que la moitié antérieure du grand trochanter, un peu à la manière d’une voie de Hardinge. Les procédés de réinsertion du grand trochanter varient là aussi selon le chirurgien. La prévention des luxations postérieures est indispensable surtout si le chirurgien a mis en place une prothèse à tête de 22,2mm.

5) La voie d’abord postérieure de Moore


Sa réalisation se fait également en décubitus latéral et est techniquement plus simple. Toute la première partie de la voie d’abord est identique à la voie externe avec trochantérotomie.

En lieu et place du grand trochanter on sectionne les muscles pelvitrochantériens. Il est possible dans certains cas de préserver le muscle pyramidal. En revanche, l’obturateur interne et les 2 jumeaux sont obligatoirement « sacrifiés ». On place alors lahanche en rotation interne progressivement. Après incision de la capsule articulaire, on luxe la hanche pour permettre la section du col. L’accès au cotyle et au fémur est bon. Parfois, il faut sectionner la portion toute postérieure du tendon du moyen fessier si l’exposition n’est pas parfaite. La réinsertion des muscles pelvitrochantériens en fin d’intervention est possible mais de mauvaise qualité.

Avantages et inconvénients de la voie postérieure

Cette voie d’abord est l’une des plus souvent pratiquée. Elle a pour elle le mérite de la simplicité, avec en corollaire un plus grand risque luxation. Cela justifie des précautions postopératoires draconiennes : Coussin d’abduction, rehausseur de siège et limitation de la rotation interne en position assise. Une paire de canne anglaise est souhaitable pendant un mois en post opératoire.

Conclusion sur les voies d’abord de la hanche

Vous l’aurez compris, la voie d’abord parfaite pour mettre en place une prothèse de hanche n’existe pas.

La voie antérieure et la voie antéro externe, techniquement exigeantes, n’offrent pas toujours une bonne exposition du fémur. Bien réalisées elles permettent les meilleures suites opératoires en terme de simplicité, de récupération et de faible risque de luxation (1%).

La voie de Hardinge peut entraîner des douleurs postopératoires ainsi qu’une faiblesse des fessiers et un risque de luxation (2%).

La trochantérotomie expose aux risques de pseudarthrose et comme la voie postérieure à celui des luxations postopératoires (2 à 3%)

QUESTIONS / REPONSES sur les PTH

1- Pourquoi devient-il nécessaire de mettre en place une prothèse de hanche ?

L’arthrose de hanche entraîne une limitation des amplitudes articulaires et provoque une douleur de hanche source de boiterie. L’usure du cartilage de la hanche ou coxarthrose est responsable de ces symptômes. Elle peut être due à l’âge, à un traumatisme, à une maladie inflammatoire ou vasculaire ou encore à une anomalie de la forme des os.

Le traitement médicamenteux n’est qu’un traitement symptomatique. Il a pour but de diminuer les douleurs de hanche mais il ne peut en aucun cas offrir une guérison. En conséquence, l’aggravation par progression de l’usure est inéluctable. Seul le remplacement de l’articulation par une prothèse de hanche permettra de retrouver idéalement une hanche mobile, indolore et même « oubliée ».

C’est pourquoi votre chirurgien vous proposera une prothèse de hanche PTH lorsque votre gène fonctionnelle l’exigera.

Sachez enfin que vous n’êtes pas un cas isolé. En France, on pose chaque année plus de 150.000 prothèses de hanche et le Dr CHAMBERLIN réalise près de 150 poses de PTH par an .

2- Quelles sont les bénéfices de la prothèse de hanche ?

L’arthroplastie totale de hanche ou PTH a pour grand bénéfice l’amélioration de la qualité de vie obtenue par :

  • le soulagement et le plus fréquemment la disparition des douleurs
  • la récupération de la souplesse de l’articulation
  • parfois la correction d’une déformation (inégalité de longueur…).
  • l’amélioration des lombalgies si la hanche était raide. Ainsi, la plupart des patients opérés ont oublié leur prothèse de hanche dans les 3 mois qui suivent l’intervention. Du coup, ils reprennent une vie normale sans prendre de médicaments pour la douleur.

3- Une prothèse de hanche peut-elle durer toute la vie ?

On utilise des matériaux qui s’usent lentement mais inexorablement pour la fabrication des prothèses de hanche. Les débris d’usure peuvent occasionner des réactions inflammatoires qui érodent l’os autour des implants. Ainsi, ils peuvent compromettre la stabilité ou la fixation des implants dans l’os et nécessiter un changement de prothèse.

De ce fait, comme pour tous les produits fabriqués par l’homme, aucune prothèse n’est éternelle. Elles s’usent lentement avec des variations selon les matériaux utilisés. En moyenne, la durée de vie d’une prothèse de hanche est de 15 à 20 ans.

4- Quels sont les matériaux utilisés pour les prothèses de hanche ?

Les matériaux utilisés sont utilisés selon 3 critères essentiels :

  1. leur biocompatibilité (tolérance par l’organisme humain)
  2. la résistance à la corrosion
  3. les propriétés mécaniques.

En pratique, on utilise :

Les métaux

Ce sont surtout des alliages en acier inoxydable ou à base de titane. Ce dernier connait une utilisation croissante dans la fabrication de la pièce fémorale notamment avec les implants sans ciment.

Les céramiques

L’alumine et le zirconium sont les plus utilisées notamment pour la tête fémorale et la cupule cotyloïdienne. En effet, elles ont un faible coefficient de frottement ce qui diminue le risque d’usure. On utilise aussi des céramiques bio-actives telles l’hydroxyapatite (composant naturel de l’os) pour revêtir la surface des implants . Elles constituent un revêtement de l’implant pour améliorer la fixation des implants à l’os.

Le polyéthylène

C’est une macromolécule thermoplastique qui s’encastre dans la cupule cotyloïdienne métallique . Il existe plusieurs types de polyéthylène. Ils ont été créés pour essayer de ralentir son usure plus rapide que celle des céramiques. On espère ainsi limiter la production de débris d’usure de polyéthylène. En effet, ceux-ci provoquent à long terme une résorption osseuse autour des implants. Dans ce cas, une nouvelle intervention pour remplacer les implants est souvent nécessaire.

5- Peut -on remplacer une prothèse de hanche usée ?

En effet, un changement de prothèse de hanche est possible. Toutefois, il faut que votre état général et l’état de la hanche le permette sans vous faire courir des risques inacceptables. En revanche, il faut savoir que cette ré intervention est plus délicate, plus lourde, plus risquée. De plus, il y a une possibilité de résultat moins bon que pour la première intervention.

6- Faut-il du ciment pour fixer la prothèse de hanche à l’os ?

L’utilisation d’un ciment chirurgical pour la fixation des implants à l’os permet une répartition plus harmonieuse des contraintes entre l’implant et l’os. Il ne s’agit pas d’une colle mais d’une résine (polyméthyl méthacrylate), utilisée à l’état pâteux et qui se solidifie en quelques minutes. On utilise ce type de fixation depuis les années 1970. En effet, il s’agit d’une fixation fiable qui à fait ses preuves. Cependant, elle est actuellement supplantée par le sans ciment.

Les prothèses sans ciment sont plus récentes et donnent également d’excellents résultats avec davantage de simplicité. On les utilise donc de plus en plus.

L’emploi du ciment chirurgical dépend du type de prothèse de hanche utilisé, de votre âge, de votre maladie et des habitudes de votre chirurgien.

7- Faut-il consulter plusieurs fois avant de se décider pour l’intervention ?

Prenez votre temps pour vous décider vous préparer à l’intervention. En effet, cela permet d’aborder l’opération dans les meilleures conditions. En outre, il y a rarement urgence à vous faire opérer. Ainsi, il faut mettre à profit ce délai pour poser toutes les questions qui vous préoccupent.

Le cas échéant, si vous en ressentez le besoin, n’hésitez pas à prendre un deuxième avis chirurgical. En tout état de cause, à compétence égale, choisissez le chirurgien avec lequel vous avez le meilleur contact et avec lequel vous vous sentez le plus en confiance.

8- Où faut-il se faire opérer d’une prothèse de hanche

C’est la compétence et la confiance que vous inspire le chirurgien ainsi que sa réputation et l’expérience du centre chirurgical dans lequel vous allez être opéré qu’il faut privilégier.

Pour cela, écoutez votre entourage et le « bouche à oreille ». Demandez conseil à votre généraliste ou à votre rhumatologue. En effet, ils ont l’habitude de travailler avec un réseau de chirurgiens compétents en qui ils ont confiance.

9- Peut-on réduire le risque d’infection de la prothèse de hanche ?

L’infection de la hanche opérée peut avoir des origines multiples. Soit à partir des microbes de la peau lors de l’intervention, soit lors des semaines suivantes par la cicatrice. Enfin, à distance de l’intervention un autre foyer infectieux  peut permettre au microbe de se greffer sur la prothèse par voie sanguine. Pour réduire le risque infectieux, il faut donc éradiquer les foyers infectieux et traiter les réservoirs de microbes.

En pratique, la prévention du risque infectieux comporte 3 phases chronologiques :

Avant l’intervention :

  • Faites vérifier votre état bucco-dentaire par votre dentiste
  • Eviter les infiltrations, piqûres et vaccins au voisinage de la hanche douloureuse
  •  Reportez l’intervention en cas d’état fébrile ou de lésions cutanées sur la hanche à opérer
  • Préparer la peau à l’intervention selon le protocole en vigueur dans la clinique (épilation, toilette avec un savon antiseptique…)

Pendant l’opération :

Toutes les précautions sont prises pour limiter le risque infectieux. L’arthroplastie de hanche obeit à un protocole précis, formalisé et connu de tous les intervenants. De plus, des contrôles de qualité sont fréquemment réalisés. L’air de la salle d’opération est stérile, les instruments, les vêtements sont stériles et bien souvent à usage unique. Enfin, votre peau sera de nouveau désinfectée et vous recevrez également des antibiotiques pendant les 1 à 2 jours post-opératoires.

Après l’intervention et toute votre vie :

  • En cas de fièvre ou d’infection (urinaire, dentaire, pulmonaire, angine,…) consulter votre médecin traitant afin de débuter le plus vite possible, si nécessaire, un traitement antibiotique.
  • Tout acte médical invasif (ponction, endoscopie, chirurgie esthétique…) doit éventuellement faire l’objet d’une antibioprophylaxie. Ceci pour éviter le passage dans le sang de germes susceptibles de se fixer sur la prothèse.
  • Eviter les soins de pédicurie trop agressifs, éviter les infiltrations, piqûres et vaccins au voisinage de la prothèse. Désinfecter soigneusement toutes les lésions cutanées du membre inférieur.
  • Enfin en cas d’apparition de douleurs de la hanche opérée et à fortiori si en plus vous avez de la fièvre ou une cicatrice inflammatoire, consultez rapidement votre chirurgien.

10- Qu’est-ce qu’une luxation de la prothèse de hanche ?

La perte de contact des surfaces articulaires entres elles définit la luxation de prothèse. La luxation est une complication rare qui survient le plus souvent à la suite d’un faux mouvement combinant une flexion et une rotation de la hanche.

Le diagnostic est immédiat car le membre inférieur est raccourci en position vicieuse. De plus, la hanche est douloureuse et la reprise de la marche est impossible.

Dans ce cas, il faut se rendre à la clinique ou à l’hôpital le plus proche. En effet, le traitement consiste généralement à tirer sur la jambe sous une brève anesthésie générale pour détendre les muscles et ré-emboîter les deux surfaces articulaires.

11- Comment s’organise la sortie de la clinique ?

La sortie clôture votre séjour dans la clinique. Votre chirurgien en collaboration avec l’équipe soignante et vous-même l’organiseront. Elle peut s’effectuer avec des proches ou avec des ambulanciers pour un retour à domicile ou en centre de rééducation.

Vous aurez des ordonnances pour les médicaments, les anticoagulants, le pansement, pour les soins infirmiers et la kinésithérapie à domicile. De même vous aurez un rendez-vous en consultation 6 semaines plus tard, en général.

12- Faut-il faire de la rééducation ? Faut-il aller en centre de rééducation ?

La rééducation est rarement obligatoire mais elle est souvent bénéfique.  En effet, elle permet une récupération plus rapide et de bénéficier des conseils d’un professionnel. Elle peut s’effectuer à domicile, au cabinet du kinésithérapeute ou encore en centre de rééducation. Le choix se fait en accord avec votre chirurgien selon vos besoins et selon votre environnement et votre entourage.

13- Peut-on faire du sport avec une prothèse de hanche ?

Avoir une activité physique régulière et adaptée à votre condition physique est souhaitable. Cependant, on conseille d’adapter cette activité à la prothèse. Ainsi, rien n’est formellement interdit. Vous pourrez reprendre la natation, la course à pied, le vélo, le golf… .

Toutefois certaines activités telles le ski alpin, les arts martiaux, le rugby, l’escalade …, soumettent la prothèse à des contraintes plus importantes. De ce fait, elles majorent les risques de luxation notamment. Du coup, il vaut mieux les éviter si possible.

14- La prothèse de hanche ou PTH déclenche t’elle les alarmes dans les portiques des aéroports ?

Les portiques de détection métallique peuvent déceler l’acier de la prothèse. Cette situation est fréquente. Il suffit généralement d’expliquer que vous avez une prothèse de hanche. Dans les cas extrêmes, la fouille s’arrêtera à la vue de votre cicatrice… .

15- Combien de temps dure l’arrêt de travail après une prothèse de hanche ?

La durée d’arrêt de travail après une prothèse de hanche est variable selon les patients. En moyenne l’arrêt est de 6 semaines à 3 mois en fonction de votre travail et des trajets qu’il vous faut effectuer.

Pendant l’hospitalisation, c’est le bulletin de situation remis sur demande à l’accueil de la clinique qui fait office d’arrêt de travail pour l’employeur et les organismes sociaux. A la sortie de la clinique, vous aurez avec les papiers de sortie une prolongation d’arrêt maladie jusqu’à la prochaine consultation.

16- Qui peut envisager une prothèse de hanche en ambulatoire?

Une prothèse totale de hanche en ambulatoire est proposée aux patients qui n’ont pas de problèmes de santé cardio-respiratoire ni de pathologies chroniques qui pourraient être décompensées par l’intervention.

En outre, dans ce cas, le patient volontaire s’inscrit dans un parcours de soin spécifique dédié à cette prise en charge. Ainsi, les soins sont davantage personnalisés. La prise en charge s’effectue par une équipe soignante soudée et rodée. L’objectif est d’obtenir les meilleurs résultats au plus vite.