Ménisectomie sous arthroscopie

La ménisectomie est souvent le traitement du ménisque fissuré !

Vous avez consulté pour une douleur du genou, un blocage du genou ou encore un épanchement de votre genou.

Votre chirurgien a fait le diagnostic de déchirure du ménisque et vous envisagez une ménisectomie sous arthroscopie

Généralités

Ce document a pour but de vous donner les informations nécessaires à la compréhension de votre traitement.

La méniscectomie nécessitera en général une hospitalisation en ambulatoire. Cela signifie que vous viendrez à l’hôpital le matin de l’intervention et que vous pourrez regagner votre domicile le soir même.

Pour comprendre

Anatomie du genou

L’articulation du genou est la plus grosse articulation du corps humain. Elle est comporte trois segments osseux : les condyles fémoraux, les plateaux tibiaux et la rotule.

Les surfaces articulaires de chacune de ces pièces osseuses sont recouvertes d’un épais cartilage dont l’usure entraîne une chondropathie puis une arthrose du genou.

Les ménisques

Les ménisques du genou sont des structures fibrocartilagineuses en forme de fer à cheval qui s’interposent entre les condyles fémoraux et les plateaux tibiaux.

Ils ont plusieurs fonctions biomécaniques. Les ménisques assurent une part de la stabilisation de l’articulation du genou et permettent l’absorption des chocs. En effet, ils répartissent les forces de compression et de cisaillement de façon homogène dans l’articulation du genou. On distingue le ménisque interne et le ménisque externe.

Le ménisque interne s’interpose entre le condyle fémoral interne et le plateau tibial interne. Celui externe s’interpose entre le condyle fémoral externe et le plateau tibial externe. D’autre part, l’interne est plus grand que l’externe. Enfin, les ligaments méniscaux tibiaux solidarisent les ménisques à la capsule articulaire et apportent la vascularisation.

Mécanisme lésionnel du ménisque

Lors d’activités sportives ou dans la vie de tous jours, le genou peut être traumatisé.  Cet accident peut occasionner une déchirure ou encore une fissure du ménisque.

Le mécanisme lésionnel de cette lésion méniscale est, par exemple, une rotation excessive du tibia par rapport au fémur ou encore une hyper flexion du genou.

Chez le patient de plus de 50 ans, une déchirure du ménisque peut survenir même lors des mouvements de la vie de tous les jours comme s’accroupir.

En effet, avec l’âge, le ménisque perd de son élasticité et devient plus fragile. Ainsi, il est susceptible de se déchirer plus facilement. Plusieurs symptômes évoquent une lésion du ménisque :

  • La douleur du genou, localisée en regard de l’interligne articulaire.
  • Le blocage du genou qui s’exprime par l’impossibilité d’obtenir une flexion ou une extension complète de l’articulation du genou.
  • Parfois un épanchement articulaire : le genou est gonflé.

Indication opératoire d’une ménisectomie

La fissure du ménisque

Vue arthroscopique d’une lésion méniscale

La méniscectomie est indiquée lorsque la douleur du genou, le blocage ou l’épanchement intra articulaire sont gênant dans la vie de tous les jours.

Dans la majorité des cas, une déchirure du ménisque se présente sous forme d’une languette du bord libre d’un ménisque. Ainsi, cette languette s’interpose entre les condyles fémoraux et les plateaux tibiaux. Elle crée alors un blocage mécanique du genou très douloureux lors des mouvements.

Parfois la lésion se présente sous forme d’une anse de seau du ménisque ou encore d’une fissure horizontale.

Seule la résection de la languette méniscale ou ménisectomie, lève le blocage mécanique et permet une récupération rapide et complète de l’amplitude articulaire. En effet, le ménisque ne contient pas de vaisseaux sanguins et il n’y a donc pas d’apport d’éléments nutritifs nécessaires à la cicatrisation de la lésion méniscale.

Celle-ci va persister, s’aggraver au cours du temps et devenir de plus en plus gênante. A la longue, elle peut même abîmer le cartilage en regard pour donner une chondropathie source d’arthrose du genou à long terme.

La désinsertion méniscale

Cependant un second cas de figure se présente parfois. C’est la désinsertion du ménisque qui correspond à une déchirure des ligaments ménisco-tibiaux au ras de la capsule articulaire.

Le corps du ménisque est intact mais il est désolidarisé de la capsule articulaire où il est normalement fermement fixé. Dans ce cas, la symptomatologie est identique à une déchirure du ménisque (douleur du genou, blocage, épanchement). En revanche, ce type de lésion méniscale permet de conserver le ménisque car il existe des vaisseaux sanguins dans cette zone qui permettront la cicatrisation de la lésion. On peut alors suturer le corps méniscal à la paroi articulaire. Ainsi, on obtient une cicatrisation qui restituera idéalement les fonctions biomécaniques du ménisque ad integrum.

Les suites opératoires d’une suture méniscale sont plus astreignantes que celles d’une résection méniscale. En effet, il faudra immobiliser l’articulation suffisamment longtemps (au moins 6 semaines). C’est le délai nécessaire pour obtenir une cicatrisation .

Avant la ménisectomie

Dès que vous avez fixé une date opératoire, la secrétaire médicale vous remettra une ordonnance pour faire un bilan sanguin pré-opératoire. De plus, elle vous donnera un rendez-vous pour une consultation d’anesthésie. Enfin, elle vous expliquera les formalités d’admission dans la clinique et les conseils de préparation de la peau (douche, épilation…).

La consultation d’anesthésie est obligatoire pour apprécier votre état de santé et choisir l’anesthésie la plus adaptée à votre cas. Deux types d’anesthésie peuvent être envisagés : l’anesthésie générale ou l’anesthésie locorégionale. Cette dernière comprend la rachianesthésie qui « endort » les 2 jambes et le petit bassin et le tri bloc qui « n’endort » que la jambe. L’anesthésiste vous expliquera leurs avantages ou inconvénients pendant sa consultation.

Vous entrerez à la clinique le jour même de l’intervention après avoir suivi scrupuleusement les conseils de préparation de la peau (douche, épilation…).

La ménisectomie

La chirurgie du ménisque est aujourd’hui réalisée essentiellement par arthroscopie.

Le travail intra articulaire se fait à l’aide d’une caméra miniaturisée dont l’objectif est introduit dans l’articulation. L’image est retransmise sur un écran de télévision que vous pourrez regarder en même temps que votre chirurgien.

Au minimum deux incisions sont nécessaires. Elles sont situées à la face antérieure du genou et mesurent environ 1 cm chacune. L’une permet l’introduction de l’arthroscope, l’autre celle des différents instruments chirurgicaux.

L’arthroscopie du genou permet une excellente visualisation des composants intra articulaires. Par conséquent, le geste chirurgical est très précis. Cette technique a l’avantage d’éviter une grande ouverture de l’articulation. Ainsi, elle est donc peu agressive avec peu de douleurs postopératoires.

1) Ménisectomie sous arthroscopie

L’intervention se déroule en anesthésie générale ou locorégionale (rachianesthésie ou tri bloc).

Dans un premier temps, l’articulation du genou est explorée afin de bien visualiser la lésion du ménisque et d’apprécier la chondropathie éventuelle.

Dans un deuxième temps, à l’aide d’outils miniaturisés (3 à 5 mm de diamètre), on résèque le segment méniscal déchiré. En fin d’intervention, le genou est abondamment rincé afin d’éliminer d’éventuels débris de tissu méniscal flottant dans l’articulation.

Résection méniscale à la pince

2) Suture méniscale sous arthroscopie

L’arthroscopie révèle parfois une désinsertion de tout le corps méniscal au ras de la capsule articulaire. Cette éventualité permet d’envisager sa suture et par conséquent de conserver le ménisque. Dans ce cas, le ménisque sera fixé à l’aide de points de suture.

Cette technique nécessite généralement une incision complémentaire. Cette incision est nécessaire afin de visualiser la progression des aiguilles de suture. En effet, à l’arrière du genou, cheminent des vaisseaux et des nerfs qui doivent être épargnés. Ainsi, La visualisation du parcours des aiguilles de suture permet de pratiquer cette chirurgie sans risque de léser une artère ou un nerf.

La suture du ménisque permet la fixation de celui-ci en position anatomique. Par contre, la cicatrisation de la suture du ménisque est dépendante d’un processus biologique. Ainsi, la cicatrisation du tissu méniscal après suture nécessite une période de protection complète de l’articulation qui durera six semaines. L’amplitude articulaire sera limitée en flexion et la marche s’effectuera à l’aide de deux cannes anglaises sans appui sur le membre inférieur opéré.

La reprise des activités sportives pourra être envisagée à six mois postopératoires.

Toutefois, malgré toutes ces précautions, l’efficacité des sutures méniscales est de 60 % des cas dans la littérature. Ainsi, il peut s’avérer nécessaire de pratiquer une méniscectomie quelques mois plus tard, en cas d’échec.

Soins post ménisectomie

Après l’arthroscopie de genou, vous serez surveillé en salle de réveil afin de contrôler différents paramètres et juguler l’éventuelle douleur postopératoire.

En cas d’anesthésie locorégionale, celle-ci peut persister plusieurs heures après l’intervention. Ainsi, vous ne pourrez pas marcher sous peine de chute, tant que l’anesthésie ne sera pas levée.

Vous quitterez la clinique le jour même (ambulatoire) ou parfois le lendemain de l’intervention.

La marche en appui complet sur le membre opéré est autorisée et vous pourrez même monter des escaliers. Cependant, si nécessaire, vous pourrez vous aider de cannes en fonction de la douleur du genou.

Vous aurez une prescription d’antalgiques pour limiter les douleurs du genou à votre retour à domicile. Vous aurez aussi un traitement préventif des phlébites par anticoagulant la 1er semaine. Il consiste en 1 injection quotidienne avec surveillance hebdomadaire des plaquettes sanguines par prise de sang.

Une infirmière à domicile fera le pansement tous les 2 jours et les fils seront retirés au 15ème jour postopératoire. Vous pourrez vous doucher librement 3 jours après l’intervention. En revanche, la baignade est déconseillée pendant 15 jours en raison du risque d’infection par creusement des cicatrices.

Vous reverrez votre chirurgien 1 mois après l’intervention à la fin de la rééducation.

Le retour à domicile

De retour chez vous, nous vous conseillons une période de repos relatif pendant une semaine. Cela signifie que vous pourrez déambuler librement mais qu’il faudra éviter les activités sportives ou la marche prolongée. La surélévation du membre opéré permet de diminuer l’œdème postopératoire et par conséquent de mieux contrôler la douleur.

De principe, vous bénéficierez de rééducation du genou afin de renforcer le muscle quadriceps pour vous permettre une récupération optimale.

En général, il est possible de reprendre son activité professionnelle 4 semaines après l’intervention voir même plus tôt. En revanche, pour les travaux lourds ou le sport intensif, il faudra attendre quatre à six semaines.

Votre chirurgien effectuera des contrôles auront lieu un mois après l’intervention et ultérieurement si nécessaire.

Complications ménisectomie

La ménisectomie sous arthroscopie présente peu de complications. Cependant, comme toute intervention chirurgicale articulaire des membres inférieurs elle comporte des risques :

Risque de thrombose veineuse et d’embolie pulmonaire, d’infection postopératoire et également risque de raideur, de douleurs du genou. Ces dernières sont plus fréquentes en cas de lésions cartilagineuses associée, d’arthrose du genou ou de lésion des ligaments croisés. Parfois, une nouvelle fissure du ménisque peut survenir sur le ménisque restant et motiver une nouvelle arthroscopie.

Pour limiter la survenue d’accidents thromboemboliques, il faudra régulièrement mobiliser votre genou en flexion / extension, marcher en appui complet. Cela favorise la circulation sanguine. En outre, il faut suivre le traitement anticoagulant.

Pour soulager des douleurs de genou, il faudra éventuellement suivre un traitement antalgique ou d’anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS). En cas d’épanchement du genou persistant, il faudra respecter une période de repos avec glaçage du genou. Parfois, il faudra même envisager des infiltrations du genou. Les activités sportives ou physiques lourdes sont à proscrire pendant quatre à six semaines.

Devenir de l’articulation du genou après ménisectomie

La ménisectomie totale telle qu’elle était réalisée il y a 30 ans supprimait de façon radicale les fonctions biomécaniques du ménisque. A long terme pour 50% de ces patients, une usure prématurée du cartilage (chondropathie) du fémur et du tibia est apparue.Cette évolution correspond à une arthrose du genou post-méniscectomie.

Vingt ans après une méniscectomie totale, le genou est susceptible d’évoluer vers une arthrose symptomatique dans 50% des cas. Par conséquent, la résection méniscale ou ménisectomie doit être la plus petite possible et donc être limitée à la zone déchirée.  L’arthroscopie du genou permet cela en réalisant une ménisectomie PARTIELLE. L’expérience nous montre qu’une méniscectomie partielle est nettement moins source d’arthrose que la méniscectomie totale. Enfin, sachez que l’abstention thérapeutique en cas de lésion méniscale symptomatique est aussi source d’arthrose… .

En effet, la conservation d’un certain capital méniscal permet un fonctionnement quasiment normal de l’articulation du genou.Ainsi, la reprise de la majorité des activités sportives entraine un risque minime d’arthrose du genou 30 à 40 ans plus tard. Enfin, il faut savoir que l’arthrose du genou est fréquente après l’âge de 65 ans, même chez les patients qui n’ont pas eu de méniscectomie. Celle ci occasionne également des douleurs du genou avec épanchement, blocage et déformation de l’articulation du genou.