LCA – POUR COMPRENDRE
Rôle du LCA
Situé au milieu du genou, le ligament croisé antérieur (LCA) est le frein de la translation antérieure et de la rotation interne du tibia sous le fémur. Sa rupture lors d’une entorse du genou entraîne des phénomènes de dérobements du genou. Ils sont responsables de chutes, d’épanchements et de douleurs et entravent la pratique du sport ou la vie quotidienne.
Lorsqu’il est rompu, le LCA ne cicatrise jamais. En conséquence, on propose une chirurgie réparatrice ou ligamentoplastie pour pallier à la gêne fonctionnelle.
Techniques ligamentoplastie du LCA
Plusieurs techniques de réparation ligamentaire existent, toutes utilisent un ou plusieurs tendons prélevés sur le genou lésé qui servira de nouveau ligament.
Nous exposons ici la technique TLS utilisée en routine par le Dr CHAMBERLIN. En effet, elle possède l’avantage de ne prélèver qu’un seul des deux tendons de la patte d’oie (le demi-tendineux). De plus, il a une résistance à la rupture supérieure aux autres techniques avec des suites plus simples. La technique DIDT est similaire mais utilise les deux tendons de la patte d’oie.
LA LIGAMENTOPLASTIE DU LCA EN PHOTO
Avant l’intervention du LCA
Vous avez pris la décision de programmer votre ligamentoplastie du ligament croisé antérieur (LCA) par la technique TLS à la Clinique de l’Essonne. La secrétaire vous donnera des ordonnances pour réaliser un bilan sanguin préopératoire. Elle vous fixera un rendez-vous avec l’anesthésiste auquel il faudra montrer les résultats de ce bilan.
Examens avant l’hospitalisation
Nous mettrons à profit le délai pré opératoire pour réaliser et regrouper les examens préopératoires. Ainsi, pourront être réalisés :
- Une prise de sang
- Un électrocardiogramme et une consultation avec le cardiologue
- Des radiographies complémentaires demandées par votre chirurgien.
- Un écho doppler veineux des membres inférieurs. Cet examen sera répété après l’intervention à la recherche d’une phlébite.
Nous vous donnerons des instructions et un savon désinfectant spécial pour que vous procédiez à un lavage cutané la veille et le matin de l’intervention. Cette mesure importante vise à diminuer le risque d’infection en réduisant la densité de bactéries sur votre peau.
L’hospitalisation a lieu le matin même de l’intervention. Ce jour là, vous resterez à jeûn et après un dernier lavage du genou à opérer, vous serez conduit en salle d’opération.
Au cours de l’opération
La ligamentoplastie du ligament croisé antérieur ou LCA par technique TLS consiste à remplacer le ligament croisé antérieur rompu par un nouveau ligament. En l’occurence, le tendon du muscle demi tendineux prélevé à la face interne de votre genou fournit le nouveau ligament. D’autre part, l’intervention s’effectue sous anesthésie locorégionale ou générale.
L’incision cutanée d’environ 3 cm est réalisée au niveau de la face antéro-interne du genou et comporte également deux autres incisions punctiformes pour l’arthroscopie et une dernière pour introduire la vis de fixation fémorale.
L’intervention se pratique au bloc opératoire, dans une enceinte ultra stérile, avec une protection antibiotique et dure environ 1 heure 30. A la suite de l’intervention, vous rejoindrez la salle de réveil où vous serez surveillé avant de regagner votre chambre.
De retour dans votre chambre, vous serez couché sur le dos, les jambes légèrement surélevées. Vous aurez un pansement sur le genou ainsi qu’une attelle parfois. Une administration personnalisée d’analgésiques soulagera les douleurs postopératoires.
Après l’intervention chirurgicale
Dans votre chambre, vous serez couché sur le dos, vous pourrez bouger les deux jambes à votre guise dès la sédation de l’anesthésie. De plus, vous pourrez également relever le dossier de votre lit de façon progressive dans la journée (notamment pour les repas).
En prévention des thromboses et des embolies pulmonaires, vous aurez un traitement anticoagulant. Dès le 2e ou 3e jour postopératoire, on réalisera un écho doppler veineux des membres inférieurs à la recherche d’une phlébite. Cette anticoagulation sera poursuivie à votre sortie de la clinique jusqu’au 15è jour postopératoire. Elle nécessite des contrôles sanguins réguliers (surveillance des plaquettes hebdomadaire).
Le personnel soignant et les kinésithérapeutes vous aideront pour récupérer au plus vite votre autonomie. Nous déconseillons fortement l’usage du tabac pendant cette période. Vous êtes encouragé à bouger très souvent vos orteils, vos chevilles et vos genoux. Ces exercices simples activent la circulation veineuse et facilitent la récupération.
Rééducation – Retour à domicile
Dès le premier jour postopératoire, vous recevrez la visite quotidienne d’un kinésithérapeute. Dans un premier temps il mettra l’accent sur la tonification des muscles du membre opéré. Ensuite, il vous aidera à mobiliser doucement le genou opéré en flexion/extension.
Le lendemain de l’opération, vous pourrez vous lever avec son aide et entreprendre la rééducation à la marche, soit avec un déambulateur, soit avec des cannes anglaises. En revanche, le port d’une attelle de genou post-opératoire n’est le plus souvent pas nécéssaire. L’autorisation d’appui sur le membre inférieur opéré vous sera précisée par votre chirurgien et dépendra également de l’existence éventuelle d’une phlébite.
Vous pourrez quitter la clinique 3 à 5 jours après l’intervention, dès lors que vous serez indépendant dans les déplacements. La rééducation de votre genou va s’effectuer progressivement sur les 4 à 6 mois post-opératoire. Elle se pratique chez un kinésithérapeute en ville près de chez vous, ou en centre de rééducation dans certains cas.
La reprise du sport se déroule selon le schéma suivant : vélo après le 1° mois, footing sur terrain stabilisé vers 2 ou 3 mois et reprise des activités de pivot (foot, tennis…) après 6 ou 7 mois.
La surveillance, par votre chirurgien, de votre récupération, sera mensuelle les trois premiers mois puis trimestrielle. Professionnellement, il faut prévoir un arrêt de travail de 2 à 4 mois selon votre activité professionnelle.
Complications éventuelles
Les complications des ligamentoplastie du ligament croisé antérieur ou LCA du genou sont rares. Outre les informations des sociétés savantes , voici celles qui sont le plus couramment rencontrées et pour lesquelles nous réalisons une prévention active :
Les thromboses veineuses
Elles peuvent compliquer 10 à 20% des ligamentoplasties du LCA du genou. Avec une prévention bien conduite, celles-ci sont moins fréquentes et surtout se compliquent rarement d’une embolie pulmonaire.
Les infections
Ce sont les complications les plus graves après une intervention pour ligamentoplastie du LCA. Leur fréquence est inférieure à 1%. En outre, les infections peuvent aussi être la conséquence de problèmes de cicatrisation surtout en cas de genou multi-opéré porteur de nombreuses cicatrices.
Les lésions neurovasculaires
Ce sont des complications rares, elles peuvent être à l’origine de faiblesses musculaires voir de paralysies pour les lésions nerveuses. Parfois, elles nécessitent une nouvelle intervention notamment un pontage vasculaire pour les lésions artérielles ou veineuses.
Complications exceptionnelles
Liées par exemple aux médicaments (allergie, ulcère gastroduodénal, hémorragie digestive), à la décompensation d’une autre pathologie (diabète, artérite…), ou encore : rétention et/ ou infection d’urine, escarre, fracture du tibia ou du fémur, et même décès.
La raideur
La persistance d’une raideur plus ou moins importante du genou est souvent liée à l’état du genou avant l’opération. Le chirurgien est souvent obligé de choisir le compromis, qu’il estime être le meilleur possible, pendant l’opération entre stabilité et mobilité.
Dans certains cas, votre chirurgien peut juger utile de mobiliser votre genou sous anesthésie. Dans ce cas, on la pratique quelques semaines ou quelques mois après l’opération pour lutter contre une raideur persistante. De plus, certaines raideurs ou insuffisance de force musculaire peuvent entraîner des boiteries.
Protocole de rééducation après ligamentoplastie du LCA selon la technique TLS avec prélèvement unique du demi-tendineux
- appui complet à J1
- pas de port d’attelle, début rééducation dès J2
MOBILITE :
- maintien de l’extension à 0° sans aller au récurvatum
- flexion : progression sans limite
MARCHE : – tapis de marche, marche devant miroir – passage du pas en extension
MUSCULAIRE :
Quadriceps : réveil du quadriceps dès J0
- excito-moteur pendant 3 à 5 jours + écrase coussin
- vélo à faible puissance à partir de J10 en variant la hauteur de selle
- presse à partir de J15, avec augmentation progressive de la charge en fonction des douleurs et de l’épanchement du genou
Ischio-jambiers :
- Massage, drainage pendant 15 jours
- Excito-moteur dès J2
- Flexion contre pesanteur en décubitus ventral à 0/90° à partir de J15
- Information du patient sur les « déchirures » d’adhérences
Jambe : Drainage et physiothérapie si œdème ou hématome, massages cicatrices dès J15
REPRISE D’ACTIVITES
- vélo en extérieur : 1 mois
- natation dans l’axe : 1 mois et 5 mois pour la brasse
- course à pied dans l’axe 2 à 3 mois
- sports pivot : 6 à 8 mois