COMPLICATIONS POST-OPÉRATOIRES – INFORMATION GÉNÉRALE

Vous envisagez une intervention chirurgicale et vous vous interrogez sur les risques de complications post-opératoires. La jurisprudence fait obligation au corps médical de donner aux patients une information claire et complète sur tous les risques de complications.

Ceci est quasiment impossible à réaliser. A titre indicatif, il existe un livre de 400 pages sur les complications de l’arthroscopie du genou. Pourtant, cette technique est l’une des moins lourdes de la chirurgie orthopédique.

Avant propos

La médecine est un art et non pas une science exacte. La chirurgie n’est rien d’autre qu’un artisanat hautement élaboré. Le bon sens indique que tout acte thérapeutique comporte un risque de complications. Elles sont inévitables. Le plus souvent, ces complications sont un aléa médical et surviennent sans aucune faute médicale.

Les équipes médicales considèrent l’intervention comme un acte grave. Le patient passe un contrat moral avec les soignants. L’acte chirurgical doit s’accomplir dans un climat de confiance.

Ces équipes sont habituées à prévenir les complications et font tout pour qu’elles ne se produisent pas. Elles sont aussi à même de les prendre en charge et de les assumer lorsqu’elles surviennent.

D’autre part, le traitement préventif de certaines complications (phlébites et embolies pulmonaires) peut entraîner lui-même des complications (hématomes, hémorragies, allergies). Par exemple, les anti-inflammatoires peuvent causer des ulcères digestifs parfois compliqués d’hémorragies digestives.

Les risques

Il est illusoire de croire que nous pouvons vous informer sur toutes les complications y compris celles qui sont exceptionnelles. Nous pouvons vous prévenir en consultation de celles qui sont les plus fréquentes ou les plus graves.

Il est possible de vous donner à titre indicatif des taux de complications, avec les réserves suivantes :

• ces taux varient avec l’expérience du chirurgien : plus il est expérimenté, plus les complications sont rares. Mais les chirurgiens les plus expérimentés et les plus réputés ont eux aussi des complications.
• Ils varient aussi suivant les patients : le risque opératoire augmente avec l’âge, avec des maladies comme le diabète, l’obésité, les allergies, les baisses des défenses immunitaires, etc…
• Ces taux n’ont qu’une valeur relative. Si une complication a 1 chance sur 100 de survenir, cela signifie que pour 99 % des patients, le taux de complications sera de zéro. Pour le centième patient, il sera de 100 %.

L’anesthésiste vu en consultation vous expliquera les complications liées à l’anesthésie. Vous pourrez également lui poser des questions ainsi qu’à votre médecin traitant.

Les complications de l’acte chirurgical proposé sont expliquées en consultation et par une feuille spécifique qui vous sera remise. Si vous souhaitez davantage de précisions, nous vous conseillons de reprendre rendez-vous en consultation et d’en parler à votre médecin traitant. Vous pouvez également consulter les sites des sociétés savantes : SOFCOT et SFA  et AFCP

En pratique

Beaucoup de complications sont communes à toute la chirurgie orthopédique : hématomes, infections superficielles ou profondes, névromes superficiels et zones d’anesthésie à côté de la cicatrice, cicatrices sensibles ou hypertrophiques, algodystrophie, tendinites, nécroses cutanées, escarres, blessures vasculaires ou compressions nerveuses, phlébites et embolies pulmonaires…

Elles sont peu fréquentes pour certaines, très rares pour d’autres. La plupart guérissent sans séquelles, et ne sont responsables que d’inconvénients mineurs et de courte durée.

Elles peuvent aussi parfois contraindre à une ré intervention, à une rééducation ou à des traitements médicaux plus longs que prévus.

Certaines complications sont propres à une technique particulière. Par exemple: les retards de consolidation et pseudarthroses après ostéotomies ou le manque de mobilité après chirurgie ligamentaire ou prothèse articulaire.

Les résultats

En dehors de toute complication, certaines interventions ont un bénéfice aléatoire sur la douleur ou la mobilité. Un résultat n’est jamais garanti à l’avance. Un risque de résultat incomplet est toujours présent.

Si vous exigez un résultat parfait, si vous doutez, il est préférable de ne pas vous faire opérer. La chirurgie orthopédique est une chirurgie fonctionnelle et non pas une chirurgie vitale. Prenez alors sans hésiter un deuxième avis auprès d’un autre chirurgien.

Quelques exemples des difficultés de la chirurgie du genou :

• une méniscectomie doit être économique, pour préserver l’avenir du genou. En conséquence, il existe un risque d’avoir à ré intervenir plus tard pour enlever davantage de ménisque. Ce risque est de 2 % environ.
• Après reconstruction du croisé antérieur, le genou n’est plus jamais identique à ce qu’il était avant l’entorse initiale, même s’il va bien.
• Les lésions cartilagineuses ne guérissent jamais. Elles sont soit indolores, soit douloureuses.
• Une ostéotomie ne traite pas les lésions d’arthrose, elle les compense.
• Implanter une prothèse articulaire n’est en aucun cas restaurer une articulation normale.

Conseils

Lisez et relisez avec votre famille ou votre médecin traitant, les documents remis sur les risques et complications. Avant l’intervention, il faudra les joindre à votre dossier médical une feuille d’information, complétée, datée et signée de votre main. Celle-ci a pour seul but d’attester que vous avez bien reçu une information claire sur les complications possibles. Elle est rendue obligatoire par la jurisprudence. Sachez qu’elle n’a aucune valeur médico-légale ou contractuelle.

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